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C’est avec régal,
c’est-à-dire, avec un plaisir royal que le lecteur se saisira des
"Parchemins du vin jaune", ce bijou préparé par Eric,
Christian , Bruno et Hubert de Brisis, Frédérique,
Philippe Bruniaux et Damien Primot.
Dieu merci "l’or du Jura" a pu franchir les époques les plus
difficiles et parvenir jusqu’à nous, triompher des règles de la vinification
moderne, enfin nous restituer en cette fin de millénaire pour des siècles
encore je l’espère, l’œuvre vinicole la plus paradoxale qui soit, longtemps
restée mystérieuse, attachée pour toujours au microclimat de ce pays, au
cépage rare, le Savagnin, au savoir faire comme au
savoir attendre des vignerons du Jura.
Le vin jaune, produit unique en France, rare dans le monde, auquel les
pouvoirs réglementaires, qu’ils soient français ou européens, ont réservé
cette dénomination de "jaune" et qui déroge aussi aux règles de la métrologie
puisque le "Clavelin" qui le contient,
s’il est reconnu par une dérogation puisée aux sources de la tradition, ne
peut franchir certaines frontières et se réserve à la consommation de ceux-là
seuls qui sont capables de laisser un peu de fantaisie à notre monde
standardisé.
Témoin des saveurs passées auxquelles l’imagination accorde d’insignes
faveurs, le vin jaune, nous disent les auteurs, a provoqué de Metternich
cette réplique aux louanges qu’il recevait de Napoléon III pour son vin :
"et pourtant vous avez mieux en France, le Château-Chalon, Sire" ;
autre raison de cultiver de paradoxe.
Robert TINLOT
Directeur Général de l’Office International de la Vigne et du Vin
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