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istoire L’élaboration du vin jaune est associée à la culture du
Savagnin et aux abbesses de Château-Chalon dont l’abbaye fut fondée au VIIème siècle.
Elles en avaient fait leur spécialité : on raconte que les plaisirs de la
chair leur étant interdits, elles reportèrent alors leur amour sur le vin. Le
vin de Jerez et le Tokay hongrois, qui sont tous deux issus de vinification
sous voile, aient une certaine parenté de goût avec le vin jaune, a accrédité
les hypothèses imaginant les abbesses, originaires de lointaines contrées,
important les boutures dans leurs bagages et leurs recettes dans leurs livres
d’heures. On peut préférer ces explications romanesques à l’inévitable
légende matérialiste qui attribue la découverte du vin jaune au hasard et à
un vigneron qui, ayant abandonné un vieux fût au fond de sa cave, aurait bien
des années plus tard découvert la merveilleuse métamorphose de son vin.
D’après l’historien Jurassien P.Grispoux, la
dénomination "vin
jaune" n’est apparue qu’au début du XIXème siècle. Gerrier
le mentionne dans son "Mémoire sur l’état de l’agriculture du Jura"
en 1822. Avant cette date, les écrits y font référence sous des noms divers :
vin de garde, vin de gelées… Néanmoins certains textes laisseraient supposer
que le Savagnin était déjà cultivé au XIIIème siècle.
En 1947, Louis Pasteur Vallery-Radot,
petit fils du célèbre savant, dégusta en compagnie de l’écrivain François
Mauriac un vin jaune de 1774. |